L’entrepreneuriat, bien plus qu’une tendance !
« Je veux monter une start-up », « je développe un projet de création d’entreprise », « nous sommes dans une pépinière »… Si la création d’entreprise est largement stimulée par les jeunes depuis plusieurs mois déjà, une récente étude de l’agence de prospective Nelly Rodi confirme que l’esprit entrepreneurial fait école : 85 % des Français de la génération Y (18-34 ans) seraient fiers d’être entrepreneurs (1). Bien sûr tout le monde n’est pas fait pour entreprendre, mais chacun – dirigeant, manager, salarié, devra intégrer que l’entrepreneuriat fait aujourd’hui inévitablement bouger les modèles et les modes de fonctionnement existants.
Génération Y et Z : ils plébiscitent la création d’entreprise
Nés après 95, qualifiés de gen Z, lls ont à peine 20 ans et sont 47% à se projeter davantage dans la création d’une entreprise plutôt que dans le statut de salarié, selon l’étude publiée par BNP Paribas début 2015 (2). Devant eux, ceux qui filent aujourd’hui vers la trentaine engageaient déjà la tendance. A titre d’exemple, 25% de la promo 2013 d’HEC a crée une entreprise contre 2% en 2004… En atteste le baromètre de l’entreprenariat HEC ici.
Perçue comme une source de réussite sociale, entreprendre est pour eux une façon de voir l’avenir avec optimisme dans une économie difficile, une manière de transformer le monde, de changer ce qui dysfonctionne par des apports concrets en s’emparant du numérique et du collaboratif… L’échec ne leur fait pas peur : l’erreur est avant tout perçue comme un apprentissage. Ils ont envie d’indépendance et d’innovation tout en s’exprimant prioritairement dans le collectif et sont attentifs à l’ambiance qui les entoure.
Ils deviennent souvent des « slashers » en cumulant plusieurs métiers, plusieurs statuts et l’envie d’explorer plusieurs vies en une seule tout en se donnant plus de chances de développer son agilité et donc son employabilité !
Face aux défis complexes de la société dans laquelle ils grandissent, ils sont aussi les acteurs d’une économie de partage au service de l’intérêt général. A titre d’illustration, Ticket for Change – start-up sociale créée en 2014 avec la mission d’activer des talents pour changer la société par l’entrepreneuriat – a réuni 19 000 personnes et délivré 1 361 certifications lors de la première édition de son mooc « devenir entrepreneur du changement ». Autre exemple à citer : le collectif Youth We Can a mobilisé en 2014 et 2015 près de 1500 jeunes de tous horizons venus trouver l’inspiration dans le témoignage de très jeunes porteurs de projets et créateurs d’entreprise à dimension sociale ou sociétale, témoignant de la réelle quête de sens qui irrigue les jeunes générations.
L’esprit entrepreneurial des jeunes, un défi pour les entreprises
L’étude publiée par BNP Paribas souligne également que l’engouement des jeunes pour la création d’entreprise est à mettre en parallèle de la perception négative qu’ils ont du monde de l’entreprise : ils la jugent en effet «impitoyable», «stressante», «ennuyeuse», «fermée» « compliquée » (2).
Ainsi, à l’aune du regard mitigé que les jeunes générations portent sur le monde du travail, et face à leur soif d’innovation, à leur volonté d’aller vite, très vite, sans faire de concession sur le sens donné à l’action et sur l’équilibre vie pro / vie perso, le challenge est bien là pour les entreprises en général et les Directions des Ressources Humaines en particulier.
Pour attirer les jeunes talents dont elles ont besoin, pour créer de l’engagement, pour retenir les meilleurs, elles n’ont d’autres choix que se réinventer.
Dans la manière d’écouter, d’accepter, de changer les manières de faire, d’irriguer les organisations de partages d’expériences et de collaborations entre les individus, d’insuffler de l’énergie créative à tous les étages, d’assumer leur responsabilité sociale et sociétale.
C’est en créant les conditions qui permettront de faire fonctionner ensemble 3, parfois 4 générations, que les entreprises gagneront le pari d’une croissance durable.
(1) étude réalisée par l’agence de prospective Nelly Rodi sur un pannel de
(2) source Etude BNPP « la grande invaZion, février 2015